• Mae Salit → Mae Sariang (30/1)

    Premier taxi-collectif du matin (9h30) pour Ban Tha Son Yang. Un village au bord de la rivière et au milieu des pics de jungle avec un temple au flanc d'une des éminences. Je laisse mon sac au marché pour visiter le village. Il y a de vieilles maisons en bois partout, l'environnement est magnifique. Malheureusement, je n'ai vu aucune guesthouse, aucun homestay, aucun hôtel (sans doute une destination à creuser).

    De retour au marché, un taxi-collectif s'arrête devant moi en klaxonnant.

    « Mae Sariang ?

    - Chai. »

    Je récupère mon sac et j'essaye de me faire une place tant bien que mal entre les familles de montagnards. Ici les hommes portent une espèce de kilt (une pièce de tissus rectangulaire à carreaux qu'il s'enroule et se noue autour des reins). Les voyageurs ont pour la plupart un passe-montagne (j'ai oublié le mien en France).

    Et c'est parti pour deux bonnes heures de « route colombienne ». A travers jungles et montagnes : précipices, glissements de terrain, pont partiellement effondré (que le chauffeur passe en accélérant – c'est un demi-psychopathe, il pousse son engin toujours aux limites de son adhérence, mais au moins, il conduit bien, ce qui le différencie du psychopathe complet), arbres déracinés et tronçonnés des deux côtés juste ce qu'il faut pour que les véhicules passent. Il y en a beaucoup, il y a dû y avoir un coup de vent, je ne vois que ça. La précédente saison des pluies s'est arrêtée en septembre.

    Pour moi, c'est la plus belle région de Thaïlande, ça ne vaut pas le Laos reculé, mais c'est quand même magnifique. Vous en prenez plein les mirettes, tout le temps. Les gens sont adorables, vous papotez dans le taxi en mélangeant anglais et thaï. On se partage des fruits que j'ai achetés à Ban Than Son Yang (plus d'un kilo de fruits divers pour moins d'un euros – 40 bahts).

    A cause de la poussière des nombreux segments non goudronnés, je débarque à Mae Sariang un peu minable pour tout dire, les cheveux transformés en crin. Faute de passe-montagne, j'ai avalé un bon verre de poussière.

    Mae Sariang est une toute petite ville, mais comme elle fait partie du Mae Hon Song loop (la grande boucle moto des montagnes du nord-ouest), il y a une rue dévolue aux touristes étrangers où s'enfilent guesthouses et hôtels plus haut de gamme (rien de délirant toutefois). Je visite trois guesthouses avant de trouver ce que je cherche : une chambre avec un bureau pour pouvoir travailler et le wi-fi. Ici c'est cher, ils abusent. J'ai vu à 300 bahts des chambres pourries sans sanitaires. C'est un peu touristland : des backpackers, un vieux couple sympathiques, deux jeunes étrangers avec leur money girls (ces filles qui contre un peu d'argent voyagent avec vous) garent leur moto devant moi. Je les observe cinq minutes (on va éviter de faire une photo) : pauvres types, ils doivent regretter d'avoir embarquer les michetonneuses à Bangkok ou plus probablement à Chiang Mai (pas loin), elles ont l'air proprement insupportables.

    Après une douche brûlante, un changement complet de vêtements, je vais manger un poisson au bord de la rivière et boire une bière. Le poisson est délicieux (vous le payez au poids dans presque tous les restaurants thaïs, mieux vaut demander le prix avant). Le mieux c'est encore d'aller en cuisine le choisir et marchander le prix.

    L'après-midi, skype avec le boss de Bifrost, tour de ville en long, en large et en travers (il y a plein de magasins de pêche – ça ne me déplairait pas d'aller pêcher, tiens.) Il y a un type qui fabrique des couteaux et des machettes (ouf, il ne prend pas la carte bleue), à son stade, ce n'est plus de l'artisanat, c'est de l'art. Je passe chez le barbier.

    Je m'éloigne de Touristland pour dîner. Il y a plein de gargotes « marrantes » près de la gare routière.

    Dans mon lit (panne d'internet), je regarde Meurtres sous contrôle une étonnante série B de Larry Cohen, mal filmée, mal jouée (du Larry Cohen, quoi...), mais pas inintéressante.

    Mae Salit → Mae Sariang (30/1)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Ce qu'on ne voit pas sur la photo : il y a des montagnes derrière les montagnes, celles de la Birmanie.

    Mae Salit → Mae Sariang (30/1)

    Ban Tha Son Yang

    Mae Salit → Mae Sariang (30/1)

    Poisson au premier plan, rivière au second plan.